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Va te faire entôler !

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Coquineries . Un livre relate les amours tarifées, torrides ou illégitimes de la Belle Epoque. Retour sur un vocabulaire riche en images et oublié.
publié le 5 février 2010 à 0h00

«Une belle paire de fesses peut faire naître la tendresse.» Ça, c'est parlé. Et c'est dit il y a plus d'un siècle sur l'une des nombreuses cartes postales illustrant la Belle Epoque des cartes coquines de Christian Deflandre (1). Ce petit opus, plus qu'un catalogue de cartes postales, est un guide des pratiques et des mots oubliés de la Belle Epoque (l'entôlage, le suiveur, le BMC). Qui raconte le rapport à la sexualité de nos aïeux en petits chapitres : de «A» comme Adam (une absconse blague sur Adam qui voulut le mètre et Eve le centimètre, l'humour des années 1900 n'est pas toujours évident) à «Z» comme zizi (qu'on voit très rarement sur les cartes, c'est un sujet à éviter). Ce sont 250 pages extrêmement réjouissantes et instructives, loin des cartes érotiques de l'époque, plus évanescentes. Là, on est dans l'humour, le caustique, montrant une relation au cul assez détendue. De l'humour gaulois très caractéristique de l'époque souligne l'auteur. Un peu à la manière du SMS, mais entre 1900 et 1920, la carte postale, extrêmement utilisée, exprime toutes les amours, tarifées, torrides, confirmées, etc. Comme l'écrit Christian Deflandre, on roucoule, mais derrière les mots «la libido exacerbée de nos ancêtres se manifeste vigoureusement à travers certaines cartes postales». Au fond, dit-il, toutes ces joliesses dessinées et ces petits poèmes éthérés, lyriques ou drôles n'ont qu'un but : «Copuler avec le, la destinataire.» Et avec l'humour,