Jadis, dans les années 60, il y avait en France 200 000 cafés où on pouvait se retrouver pour fumer et se pochtronner entre amis. Ricaner sur les piliers de bar, accoudés. Ramper dans un nuage de goldo, de bière et de javel jusqu’aux toilettes crades. Un lieu social et d’alcoolotabagisme souvent joyeux, quoi. Aujourd’hui, il y en a moins de 30 000 : rien que pour l’an passé, 2 000 troquets ont fermé à Paris et en Ile-de-France, deux fermeraient par jour en province, déplorait il y a quelques jours Bernard Quartier, président de l’Institut de développement des cafés et cafés-brasseries (IDCCB) lors d’un récent colloque au Sénat sur l’avenir du café du village et du bistrot du coin. Rien moins.
Braseros. Preuve que l'heure est grave dans les villes et les campagnes où parfois l'absence ou la fermeture du café-épicerie-tabac est signe de désolation et d'isolement de la population. En 2009, 12% du chiffre d'affaires encore perdu, se lamente la profession… Et pourtant, analyse Monique Eleb, sociologue, (lire ci-contre),«en zone rurale, les cafés devraient être subventionnés par les communes, ils ont un vrai rôle social». Au même rang, souligne-t-elle, qu'un autre équipement, indispensable d'un point de vue moral et psychologique. Dans les grandes villes, c'est un lieu nécessaire de transition (pour attendre la fin des heures de pointe, par exemple), d'anonymat, de rendez-vous clandestins et secrets. C'est aussi un lieu de sécurisation, de la lumi