Il est devenu l’objet de tous les soupçons de la communauté scientifique. Son nom : bisphénol A (BPA). Une substance chimique des plus répandues dans nos assiettes, nos frigos, nos biberons, bonbonnes d’eau, intérieur des boîtes de conserve… Bref, tout ce qui est en plastique dur (polycarbonate). Problème, le BPA appartient à cette famille de molécules qui miment le comportement des hormones - les perturbateurs endocriniens -, dont on a découvert récemment les effets néfastes sur la santé, notamment la fertilité.
Vendredi, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a rendu un avis sur les effets du BPA. Pour la première fois, elle fait état de «signaux d'alerte» sur cette substance qui, sous l'effet de la chaleur, migre du récipient vers l'aliment et peut ainsi contaminer le consommateur. En 2008, l'Agence avait jugé le BPA inoffensif. Cette fois, au vu des dernières études de toxicité, et tout en affirmant qu'aucune à ce jour n'a objectivé de risque pour la santé aux doses auxquelles le consommateur est généralement exposé, l'Afssa relève, dans des expérimentations sur le rat, des «troubles du comportement[…] après une exposition in utero et postnatale à des doses très faibles, inférieures à la dose journalière tolérable établie [de 0,05 mg/kg, ndlr]».
Selon le directeur de l'agence, Marc Mortureux, «on n'est pas dans une logique d'urgence sanitaire, mais il faut poursuivre l'expertise pour approfondir la signification pour l'