Ma tante se porte très bien, mais ce n'est pas bon signe. Oui, Ma tante, alias le Crédit municipal de Paris (CMP), «baromètre de la précarité» a vu l'année dernière 55 400 objets mis au clou pour un montant de 43,8 millions d'euros. Avec une évaluation moyenne de 790 euros par objet mis en gage (ou «engagement»), l'activité «a atteint un niveau record» en 2009 «dans le prolongement de la forte progression déjà constatée en 2008», souligne cette semaine le Crédit municipal de Paris.
Depuis deux ans en effet, le nombre d'objets engagés a fortement progressé(+ 26%) et le montant des prêts s'est envolé (+ 48%). Des hausses également dues «au fait que les gens engagent des objets de plus forte valeur, mais également au cours de l'or qui a considérablement évolué en 2009», analyse le Crédit municipal. Une tendance qui s'observe depuis dix ans, puisque le mont-de-piété a vu son activité augmenter de 35% en une décennie…
Les clients ? Des retraités avec une toute petite pension, des mères de famille seules, des accidentés de la vie, des joueurs. On apporte l’argenterie, la montre de pépé, les bijoux, qui représentent 90% des objets gagés, un tableau, des bouteilles, des timbres. «Les gens qui viennent chez nous connaissent des difficultés financières passagères, expliquait ainsi à Libération en juillet 2009 le directeur du Crédit municipal, Bernard Candiard. En effet, 93% des objets sont récupérés par leur propriétaire», ce qui apparente le CMP à une for