Dès qu'on a un bout de jardin, «c'est à elle qu'on pense en premier», dit Michel Masson, en creusant une fosse sous le regard sévère de la Galerie paléobotanique du museum national d'Histoire naturelle. «La rose est la reine !» s'exclame-t-il, ravi d'en être à la fois le serviteur et le maître puisqu'après un bac prohorticole passé sur le tard, il a réalisé son rêve : réussir le concours d'entrée au Jardin des plantes et, cerise sur le gâteau, d'y être nommé responsable de l'unique roseraie de la capitale.
Le voici donc, depuis cinq ans, à la tête de «1 000 pieds appartenant à 390 variétés botaniques, antiques, romantiques et contemporaines», précise-t-il, creusant toujours.
C'est que le temps presse : Michel Masson a décidé de remplacer cette année 65 rosiers. Il lui en reste encore 12 à planter, et vite. Ils sont arrivés par la Poste, les racines à l'air dans des plastiques idoines : «Ça voyage très bien comme ça», note-t-il. Encore faut-il ne pas tarder. «La meilleure époque de plantation pour un rosier acheté avec les racines nues, c'est vers novembre. Il aura le temps de faire de nouvelles racines avant l'hiver, ce qui lui permettra de bien repartir au printemps et d'affronter la saison sèche. Mais jusqu'à la fin février, on peut encore les planter.» Allons-y.
Première chose, choisir un coin ensoleillé, aéré. Creuser 40 centimètres, c'est le minimum. Ensuite, «cassez la semelle», le fond de la cavité, pour que les racin