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Libération

Œuf Mao et Chine de porc

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Les foodingues. Chaque jeudi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd’hui, le mariage de la diététique chinoise et des saveurs françaises.
Flickr/FotoosVanRobin
publié le 11 mars 2010 à 0h00

Tout ça, c'est la faute à Mickey Rourke et à sa gueule maravée de catcheur en fin de course dans The Wrestler, lundi soir, à la télé. Il y a des films comme ça en troisième mi-temps de soirée qui vous repeignent la vie en blues cabossé un jour de début de semaine que c'était déjà pas brillant avec le bouclage du journal clopin-clopant et le froid du dehors. On a alors juste envie de se tenir au chaud en se mettant aux fourneaux. Qu'importe si c'est à pas d'heure puisque tout le monde roupille et que l'on peut mater l'antique téloche depuis la cuisine.

Dans ces instants-là, on a une recette de derrière les fagots, un frichti de gâte-sauce solitaire que l’on ressort pour se mettre un peu d’antigel dans les sentiments : gingembre et saucisse de Morteau, soit le mariage de la racine tropicale et de la charcuterie fumée sous le tuyé, cette imposante cheminée des fermes du Haut-Doubs. Prenez un morceau de gingembre un peu moins gros que le pouce ; quatre gousses d’ail ; une saucisse de Morteau ou des saucisses de Montbéliard déjà cuites ; une boîte de pulpe de tomates ; une grosse boîte de haricots rouges ou des haricots cuits par vos soins ; une feuille de laurier ; une branche de thym, sel, poivre et huile d’olive. Eplucher et hacher le gingembre et l’ail. Couper la saucisse en tranches. Dans un wok ou une cocotte, faire revenir ces trois ingrédients. Humer ce parfum capiteux plus sournois qu’un tapage nocturne pour sortir de leurs lits les braves gens et qui réveillerai