Menu
Libération
Interview

«Je sais qu’il y a des étudiants qui ont des petits budgets»

Article réservé aux abonnés
Sylvie verissel. loueuse version B.A., souhaite rendre service en souvenir de galères passées.
publié le 15 mars 2010 à 0h00

Elle dit qu'elle «loue une chambre de son appartement en souvenir de grosses galères [qu'elle] a vécu pour se loger» lorsqu'elle était elle-même étudiante. C'était au début des années 80. Sylvie Verissel arrive à Paris pour faire des études d'infirmière. Famille modeste, petits revenus d'appoint provenant de petits boulots. Pour trouver une chambre, elle a recours à l'Armée du salut, qui la loge dans un de ses foyers. Presque trente ans plus tard, l'ancienne étudiante impécunieuse loue, dans son appartement proche de Versailles (Yvelines), une «chambre donnant sur balcon» (dixit son annonce). «Cuisine, salon, salle de bain» sont à partager. «Il y a une crise du logement. Je fais cela pour dépanner quelqu'un. Je sais qu'il y a des étudiants qui ont des petits budgets, dont les parents ont peu de moyens.» Tarif de sa chambre : 350 euros par mois, toutes charges incluses (chauffage, électricité, impôts locaux…). Ce qui n'est pas cher au regard des loyers pratiqués en Ile-de-France. Sylvie, la cinquantaine, est une loueuse version «bonne action». Par le passé, elle a déjà dépanné un étudiant qui avait besoin de se loger quelques jours par semaine. Elle lui louait sa chambre 15 euros par nuit, petit-déjeuner compris. Cette fois, elle a passé une annonce. Depuis un mois, elle loge une étudiante en ergothérapie qui fait un stage près de Versailles. «Elle est toute mignonne, ça se passe bien», dit Sylvie, qui affirma