Les docks du port de Reykjavik. Nous sommes dans l'usine de conditionnement de l'entreprise Lysi. Le bâtiment est ultramoderne. Lysi («lumière» en islandais) se présente comme «un des leaders mondiaux de la fabrication d'oméga-3», ces acides gras très en vogue à qui on prête toutes sortes de bienfaits thérapeutiques. C'est ici que sont produits plus de 7 000 tonnes d'huiles de foie et ses autres composantes, vendus tels quels dans les pays nordiques, mais le plus souvent en gélules partout en Europe, surtout en Allemagne. Et dans une moindre mesure en France, deuxième marché européen en terme de consommation de compléments alimentaires qui pourrait bien s'envoler.
Bateleur. La très sérieuse Agence française de la sécurité sanitaire des aliments (Afssa) s'est mise à vanter les mérites des oméga-3. La semaine dernière, dans un avis rendu, les experts ont ainsi affirmé que «la part des graisses peut atteindre sans dommage jusqu'à 40 % des apports énergétiques journaliers, dans le cadre toutefois d'une alimentation pas trop riche en calories». Et parmi ces graisses, les fameux oméga-3. «Il n'y a pas de doute là-dessus, ce ne sont pas des médicaments, mais en tant qu'aliment ils sont bons pour la santé», explique Irène Margaritis, chef de l'unité d'évaluation des risques nutritionnels de l'Afssa.
A Lysi, on est moins nuancé. Un seul slogan : «Oméga-3 est le roi». Le discours est rodé. On met l'accent sur la présence de scientifiques qui c