Concours de beauté, en cette mi-avril, au Jardin des Plantes, à Paris. Catégorie arbre. Deux candidats. Le Cerisier du Japon, d’abord, membre de la prospère famille des Rosacées. Toutes fleurettes dehors, il se pavane dans la perspective royale de la Galerie de l’Evolution. Explosion de pétales roses, mille fois photographiée par les visiteurs du Museum, fond d’écran idylique pour mariés en habits. Une bête de scène. On lui donnerait le premier prix. Sauf qu’Alexis Larmet nous invite à découvrir l’autre, moins en vue. Le Magniola. On suit le jardinier, 37 ans dont 20 au Jardin des Plantes où il est entré comme stagiaire, puis a grimpé après avoir «fait tous les carrés». Et on découvre, ci et là, les magnolias à leur apogée. Fleurs art nouveau, érigées comme des tulipes, voluptueuses et archaiques comme l’attestent leurs registres fossiles, leur morphologie et leurs pétales charnus capables d’accueillir des butineurs plus lourds que les abeilles, apparues tardivement.
Voici donc le magnolia «Star Wars» qui pousse... dans l'espace zen du jardin (le carré dit «des pivoines») et éclipse «Magnolia x soulangeana», un hybride obtenu en 1820 par le beau-fils deNapoléon 1er, si rustique qu'il est devenu champion des jardins publics avec ses fleurs doublées crème adorées d'Emile Gallé. Et voilà, à l'autre bout du Jardin des Plantes, un vieux géant aux pétales vert jaune, et plus loin encore, un autre couvert de bougies blanches... On en pince pour leur solitude altière quand un doute n