«Hé, bolos !» Perché sur un scooter, Haitman (casquette, lunettes fumées, tee-shirt «Val 2 Marne Criminal») avise un cycliste qui pédale dans le parc de Bercy. Il fait grand beau, comme en été. Le scooter est à l'arrêt, des skaters tout autour. «Au début, les bolos, c'étaient les blancs, expliquent Haitman et Doums qui sont noirs. Mais maintenant, ça veut tout dire : un bolos, c'est un mec qui sait pas dire non, qui se laisse faire, qu'est pas courageux, qui croit pas en lui… Un faible, quoi.» Joli costard. Et ça se porte au féminin ? «C'est plus rare.»
Lois, Justine, Elise et Laura prennent le soleil sur un muret. C'est une brochette de filles de troisième, silencieuses, les joues granuleuses. «Un bolos ? C'est quelqu'un qui sert à rien, qu'a pas d'amis.» Lois est espagnole. Quand «bolos» est apparu, elle entendait bollos, «brioches» dans sa langue natale, et ça lui plaisait bien. Plus maintenant. «Disons que le bolos, c'est un peu le cousin du bouffon.» Il y a, par exemple, le «bolos du prof», toujours dans ses pattes, toujours prêt «à poucave», à balancer. Sa place est au premier rang, victime par excellence. C'est un «intello» sans intérêt. Un vrai boulet.
«Le bolos, il est marginal, mais c'est de sa faute», précise Adrienne qui flâne dans le parc avec sa sœur jumelle et sa cousine de Nantes. «Il est crade, il est nul, il est pas populaire, il reste avec