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Libération

Des armes à fleur en pleine ville

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TERREAU-RISME. Ce 1er mai, la «guérilla jardinière» débarque en France pour piqueter le bitume de tournesols.
par Lisette Gries et Lucile Pinero
publié le 30 avril 2010 à 0h00

Le brin de muguet est totalement has been. Ce 1er mai, le tournesol lui vole la vedette. Des graines de la grosse fleur jaune seront semées, un peu partout dans les villes de France et du reste du monde, par les soldats inoffensifs de la guerilla gardening («guérilla jardinière») à l'occasion de la Journée internationale de la guérilla tournesol. Ils sont près de 3 000 à s'être inscrits sur Facebook pour cette action top secrète. Et pour ne pas être identifiés, ces jardiniers de l'ombre se cachent derrière des pseudonymes. D'autant plus que, depuis 2004, la guérilla s'organise sur les forums et les blogs.

Pioche du Mali. Richard Reynolds a lancé le mouvement en Angleterre. L'idée est simple : planter des fleurs et d'autres végétaux dans les espaces urbains délaissés (interstices dans des murs de béton, plates-bandes à l'abandon, terrains en friche). Dans son livre la Guérilla jardinière (1), Richard Reynolds évoque Mao et le Che, et explique que «pour les guérilleros jardiniers, à l'instar de leurs homologues militaires, les grandes batailles sont inutiles et inefficaces». Bref, pas de semis à grande échelle, rien que de toutes petites parcelles accaparées par quelques bêcheurs. Le projet de ce gourou vert s'est propagé en France, mais aussi en Belgique, en Allemagne ou encore en Inde. L'idée de la Journée internationale de la guérilla tournesol vient d'ailleurs de la section bruxelloise. A Paris, c'est