Il parle de «douce révolution». Après avoir étudié (sérieusement) le rêve du prince charmant, le premier matin, le linge, les casseroles, les agacements ou l'amour heureux… bref tout ce qui fait (ou défait) un couple, le sociologue Jean-Claude Kaufmann, directeur de recherche au CNRS, décortique la drague en ligne et la naissance du «sex@mour». Aujourd'hui, la rencontre par Internet est devenue «un moyen ordinaire et légitime de trouver l'âme sœur» et-ou «de faire des rencontres libertines». Avant l'apparition du Web, 72% des rencontres se faisaient dans le cercle des proches : lors des études, sur le lieu de travail, dans les réseaux familiaux et amicaux. Aujourd'hui, tout est chamboulé. Le succès d'un site comme Meetic, (844 000 abonnés l'an dernier) montre que le phénomène est massif, notamment chez les jeunes urbains diplômés, mais aussi chez les ruraux, plus enclavés. Dans un livre qui sort demain (1), le sociologue, après avoir épluché forums, blogs et sites de rencontre, met à poil ces pratiques modernes. Et dévoile «un nouveau code courtois», en racontant ce qui se fait ou pas sur le Web et dans la vie…
Des lapins en pagaille
Un quart des usagers des sites de drague, surtout des femmes, ne se rendent jamais à un rendez-vous et préfèrent le flirt virtuel. Quand rencard il y a, les deux tiers des partenaires potentiels s'envoient des photos, 86% se téléphonent. Certains se livrent à une enquête filature sur le Web, à p