Moins de deux ans après l'interdiction de fumer dans les restaurants et les cafés, en vigueur depuis le 1er juillet 2008, les Néerlandais n'en font qu'à leur tête. Pas moins de 41% des cafés des Pays-Bas ignorent royalement l'interdiction. Dès 2008, des poches de résistance s'étaient déclarées. A Amsterdam, les fumeurs se passaient le mot, pour se rejoindre dans les rares cafés qui ne respectaient pas la loi, et laissaient leur client s'en griller une bien au chaud, sans avoir à affronter le vent ni le froid.
Peu à peu, des fortes têtes avaient organisé des pots communs, pour aider les patrons de café à payer les amendes (300 euros après un premier avertissement, puis le double en cas de récidive, jusqu’à un maximum de 2 400 euros). Dans la petite ville d’Alkmaar, à 40 km au nord d’Amsterdam, un certain Cor Bush, patron du café Le Tilleul, avait été jusqu’à fonder la "Seule et universelle Eglise des fumeurs de Dieu", invoquant la liberté de culte pour continuer à boire en fumant…
C’est finalement la fronde des patrons de petits cafés qui a eu raison de l’interdiction. Ces commerçants ont lancé des recours en justice contre l’interdiction, en l’attaquant sur son point faible. La loi a en effet été conçue pour empêcher le tabagisme passif du personnel. Sous prétexte de ne pas avoir d’employés, les gérants de cafés se sont déclarés prêts à subir le tabagisme de leur clientèle plutôt qu’une baisse de fréquentation.
L’affaire est allée jusqu’en Cour suprême. La plus haute