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Démarches nuptiales à la japonaise

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Bague. Face à un célibat grandissant qui menace la société, une école tokyoïte veut réconcilier les jeunes avec l’idée du mariage.
Flickr/MissTurner
publié le 14 mai 2010 à 0h00

Elle s'appelle Infini. C'est une école d'un genre nouveau qui vient d'ouvrir à Tokyo dans un building huppé du quartier chic de Minami-Aoyama. Au pays des récalcitrants au mariage, elle compte aider filles et garçons à franchir le pas. Agence matrimoniale donc, mais plus que ça. Infini ambitionne d'«apprendre à aimer», façon bonnes manières, formules de politesse et cérémonie du thé. «Par mon action, je comble les carences de l'Etat. Je fais ce que notre gouvernement devrait faire», martèle sa fondatrice et présidente, Etsuko Satake, 51 ans, mariée depuis trente ans. Un créneau d'avenir au Japon, tant il y a urgence à marier la jeunesse.

Annulaire. De fait, les 20-30 ans, de plus en plus dépeints comme des «célibataires parasites», s'agrippent au domicile des parents, refusant de fonder leur propre famille. La pyramide des âges flanche. Le taux de natalité a chuté de 50% en quarante-sept ans. Deux tiers des Japonaises de 34 ans sont célibataires. Selon les projections des statisticiens, d'ici à 2040, un tiers des hommes et un quart des femmes de moins de 50 ans pourraient l'être. Les 3 800 agences matrimoniales et clubs de rencontres de l'archipel ne suffisent pas à renverser la tendance. D'où la naissance d'Infini, qui en promet davantage… «Je suis pour que les Japonaises se marient tôt et aient très jeunes un ou des enfants. C'est la meilleure façon pour elles de s'émanciper, peut-être même professionnellement», plaide Et