Catherine Viot, spécialiste des marques, s’intéresse tout particulièrement aux comportements des consommatrices et des consommateurs.
Qu’est-ce qui pousse un consommateur à acheter des marques contrefaites ?
Au-delà du prix, les résultats de notre enquête montrent plusieurs facteurs. Il y a ceux pour qui l’expérience est ludique : on se rend en groupe sur un marché et on trouve des lunettes de soleil, par exemple. Une autre motivation provient du syndrome «Robin des Bois». Certaines personnes considèrent que l’achat de contrefaçons est une revanche sur les grandes marques et les grands groupes. Une façon de les narguer, mais sans idéologie particulière. Il y a aussi ceux qui veulent être associés à des groupes et pour qui l’achat de marques ostentatoires va être un moyen d’appartenance. Enfin, tant que les autres ne s’en rendent pas compte. En matière de contrefaçon, on ne connaît que la partie visible de l’iceberg, mais la crise a accentué le recours au contrefait pour des questions de moyens.
Est-ce que le consommateur sait toujours qu’il achète un produit contrefait ?
Entre 35% et 45 % des Français achètent de la contrefaçon en toute connaissance de cause. Pendant longtemps, le consommateur a été présenté comme une victime, mais il est aussi complice. Mais dans le cas de produits de consommation courante, la confusion est plus facile. Certaines copies sont de relative bonne qualité, faciles à trouver, et leur prix est quasi le même que l’original. Des lentilles de contact sont contrefaites par exemple. Dans notre vie quotidienne, avec