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Libération

«La seule victime du tabac, c'est le fumeur actif»

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publié le 31 mai 2010 à 17h24
(mis à jour le 1er juin 2010 à 11h03)

Au moment du débat sur l'interdiction de fumer dans les lieux collectifs, entrée en vigueur en janvier 2008, le gouvernement s'appuyait, entre autres, sur un chiffre: 5863 personnes mourraient chaque année en France du fait du tabagisme passif. Or ce chiffre, issu d'une étude européenne publiée en 2006 et réalisée par quatre centres européens de recherche sur le cancer, dont l'Institut national du cancer français, ne reposerait «sur rien», selon le professeur Philippe Even, qui explique pourquoi ce lundi dans Le Parisien.

40% des études scientifiques «concluent à une absence totale de nocivité du tabagisme passif sur la santé», démonte le pneumologue, président de l'Institut de recherche Necker. «Les 60% restantes estiment que le risque de cancer est multiplié par 0,02 pour la plus optimiste, et par 0,15 pour la plus pessimiste… contre un risque multiplié par 10 ou 20 pour le tabagisme actif.» Conclusion: «C'est donc dérisoire. En clair, soit la nocivité est inexistante, soit elle est extrêmement faible.»

Ce qu'a aussitôt battu en brèche, lundi, le ministère de la Santé, arguant que «la nocivité du tabagisme passif n'est plus à démontrer».

Nous avons demandé leurs réactions à Robert Molim