«On est des Smarteez, parce qu'on s'habille smart [bien] et qu'on est smart [intelligent] car on fait des choses à partir de rien», dit Sibu. Avec ses copains de Soweto, Kepi, Lethabo et Floyd, Sibu a créé la société Smart Eez Art Hub. Agés de 24 à 26 ans, ils ont fait un ou deux ans de cours de stylisme.
Colliers. «Au départ, on a customisé des vieux vêtements pour les rendre excitants, explique Lethabo. On trouvait la mode masculine sans imagination.»«On a créé notre propre look pour refléter ce que nous sommes, ce qu'on veut dire : nous aimons notre pays et nous en sommes fiers, ajoute Kepi. Aujourd'hui, de plus en plus de jeunes s'habillent comme nous, même sans savoir qu'on existe.»
Avec des tresses qui lui descendent jusqu’à la taille, Sibu est le plus excentrique du groupe : il aime déformer ses pantalons, opposer des couleurs criardes, porter des colliers multicolores et des bagues de pacotille, comme un clin d’œil impertinent au bling-bling.
Les trois autres ont créé des pantalons aux couleurs vives et des chemises à fleurs qu'ils portent avec nœud pap ou bob sur la tête. «Ils font partie d'une nouvelle génération de jeunes qui mélangent culture des townships et culture urbaine. Ils expérimentent de nouvelles formes d'expression dans le langage, la mode, la musique et les images», explique la photographe Nontsikelelo Veleko, qui les a «découverts» quand ils n'étaient encore qu'un g