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La pilule à reculons

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Santé. Si les Françaises restent de grandes consommatrices de contraceptifs oraux, de plus en plus de jeunes femmes se disent lasses et se tournent vers d’autres solutions.
Flickr/Gnarls Monkey
par Olivia Marsaud
publié le 9 juin 2010 à 0h00

«J'ai arrêté.» La phrase est soufflée comme un aveu. «Je n'en pouvais plus.» De la cigarette ? Non. De la pilule. Après dix ou quinze ans de prise quotidienne, de plus en plus de jeunes femmes remettent en cause ce moyen de contraception. Ras-le-bol, crise de confiance, désamour… On ne sait pas bien comment nommer cette tendance. «Mes patientes se posent de plus en plus de questions. Ces derniers mois, pas une semaine ne se passe sans que l'une d'entre elles ne vienne me voir pour trouver une autre forme de contraception. Elles ont toutes quasiment le même profil : jeunes femmes actives de 25 à 35 ans, sous pilule depuis dix ans ou plus, la plupart en couple stable depuis plusieurs années…», explique ce généraliste de la région parisienne, qui effectue aussi des consultations gynécologiques. «Avec le décalage de l'âge moyen à la maternité, ça me semble logique que cette tranche d'âge s'interroge : avant 30 ans, si on n'a pas de partenaire fixe, c'est le préservatif qui l'emporte. Et après 40 ans, la plupart des femmes ne sont plus sous pilule : elles ont eu un ou plusieurs enfants et ont choisi le stérilet.»

«Geste répétitif». Pourquoi ces jeunes femmes font-elles de la résistance, dans un pays qui détient le record européen et mondial de prise de pilule (60% des femmes sous contraceptif) ? Bien sûr, il y a cette vieille peur des effets négatifs sur la santé. D'ailleurs, «en consultation, certaines cherchent aussi une m