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Bac : les parents soufflent le chaud et l’effroi

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Bad trip. Alors que les épreuves débutent jeudi, «Libération» revient, en deux volets, sur certains aspects de l’examen phare du système scolaire. Aujourd’hui, la pression familiale.
publié le 15 juin 2010 à 0h00

Qui a parlé de formalité ? «Tous les ans, quand le bac approche, les consultations se multiplient», constate Patrice Huerre, pédopsychiatre en région parisienne. Ses clients ? De grands ados un peu tendus, mais surtout des parents angoissés, limite verts de trouille, persuadés que leur progéniture ne mange pas, ne dort pas, ne bosse pas comme il faut pour réussir. Paradoxal, quand on sait que huit candidats sur dix sont aujourd'hui admis à cet examen, où la faible proportion de recalés pourra retenter sa chance douze mois plus tard. Qu'importe. La peur de l'échec et l'obsession de la mention sont souvent dans le camp des parents… Avant d'être dans la tête du candidat.

Fumée. N'allez pas croire que le bac les met tous à cran. «Je ne suis pas spécialement stressée, juste attentive à ce qu'il révise dans de bonnes conditions», résume Martine, maman d'un élève de terminale. Mais la «cool attitude» ambiante se révèle souvent être un écran de fumée. «Dans de nombreuses familles, on observe un décalage entre la banalité de l'examen et l'inquiétude des parents», assure Patrice Huerre. Un point de vue partagé par Brigitte Prot, enseignante reconvertie dans la pédopsychiatrie. «Même ceux dont les enfants ont de très bons résultats cherchent, encore et toujours, à optimiser», affirme cette spécialiste du stress. Et du désir d'optimiser à la lubie, la frontière est poreuse. «Un parent d'élève m'a demandé de donner trois heures de cours de philo à son fils chaque