Des caméras à l'entrée du local syndical pour surveiller les salariés. C'est ce qui s'est passé aux cars Perrier, à Trappes, dans les Yvelines. Pensez, ça permettait de fliquer les salariés. On n'est jamais trop prévoyant. Surtout qu'ils ont déjà fait une grève dure, les chauffeurs. En tout cas, ces caméras-là, elles marchaient à la demande de deux des syndicats (sur trois) qui les avaient demandées contre les vols. «Aujourd'hui, l'entrée n'est plus dans le champ», dit le directeur. Les caméras. Dans les bus, un quart d'entre elles sont inopérantes. «En cas d'agression, il n'y a pas de recours», dit un syndicaliste. Cela commence à se savoir chez les usagers ainsi que chez les «racailles». Un certain «climat d'insécurité» s'installe, comme on dit à la télé.
Le climat, chez Perrier, il se dégrade tout court pour les syndicats. Cette entreprise familiale de 200 salariés a longtemps fait figure d'îlot préservé dans un monde de brutes. On y gagnait mieux sa vie qu'ailleurs, l'ambiance au travail était «excellente». Quand il y avait un problème, on pouvait frapper à la porte du patron. Depuis que la RATP a repris l'entreprise, il y a cinq ans, c'est la catastrophe. «Les gens sont complètement désabusés, ils ne sont plus heureux de venir travailler», constate un syndicaliste. «La boîteétait en déficit», dit en substance le directeur, et il a fallu rentrer dans la culture du groupe RATP, ce qui ne s'est pas fait sans dif