Verra-t-on bientôt des «salles de shoot» ouvrir en France? Ces espaces, médicalisés, sont destinés aux toxicomanes les plus précaires qui se piquent dans la rue, les couloirs du métro, les toilettes des cafés. Devant la recrudescence des overdoses et des contaminations (VIH, hépatites), la plupart des pays européens se sont résignés à ouvrir des salles d'injection encadrées par des personnels de santé. Pas la France.
Pour les associations qui viennent en aide aux toxicomanes, il y a urgence. Lundi, un collectif réunissant une dizaine d'associations (1) a adressé un courrier à Roselyne Bachelot lui demandant de «lancer une expérimentation». L'an passé, la ministre de la Santé avait annoncé qu'elle attendait les résultats d'une expertise confiée à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) pour se décider. C'est chose faite depuis la semaine dernière: la synthèse des travaux scientifiques est désormais publique.
Rassemblés par l’Inserm, 14 experts (épidémiologistes, professionnels de santé publique, psychiatres, addictologues, etc.) ont ainsi épluché la littérature scientifique et étudié les politiques de réduction des risques (RDR) mises en œuvre dans différents pays. En résumé, l’Inserm conclut à l’intérêt des salles d’injection comme un outil complémentaire dans une approche globale de la réduction des risques.
«Créer un lien»
En France, depuis la