Lena Petersen, jeune mère rayonnante de Bo, 5 mois, habite Prenzlauer Berg, le quartier bobo de Berlin qui connaît le plus fort taux de natalité de toute l'Allemagne. A Prenzlauer Berg, les cafés pour enfants côtoient les crèches et les magasins d'habillement pour petits. Les aires de jeu y sont nombreuses. Et elles«regorgent de parents seuls» à la recherche, comme Lena, de l'âme sœur.
Mais comment les reconnaître ? «Déjà lorsque j'étais enceinte, je savais que j'élèverai Bo seule», raconte la jeune femme. Incorrigible romantique, elle constate presque avec surprise que les flirts anodins cessent à mesure que son ventre s'arrondit. «On s'aperçoit vite que le fait d'élever seul un enfant est un vrai tabou… Il ne viendrait à l'idée de personne de chercher à séduire une mère avec son bébé ! Dans l'inconscient collectif, qui dit "mère" dit "père".» «Flirter avec un père ou une mère est perçu comme totalement immoral. Pourtant, les terrains de jeu sont pleins de ces pères et mères seuls, dans l'attente d'un nouveau partenaire, prêts à recomposer une nouvelle famille, mais qui n'osent même pas s'aborder parce qu'ils ne savent pas comment se reconnaître !»
Peu après la naissance de son fils, Lena passe une soirée entière avec une amie à se demander «comment apprendre, avec tact, si le séduisant monsieur apparu sur le terrain de jeu avec un enfant» est un «père du week-end» ou un père marié. C'est ainsi qu'est née l'idée du ruban vert,