Menu
Libération
portrait

Auprès de sa blonde

Article réservé aux abonnés
Jean-Louis Fournier. Les antidiktats (1/9) Petit fumeur, l’écrivain qui fut comparse de Desproges défend le clope.
publié le 3 août 2010 à 0h00

Dès le premier contact, téléphonique, il est à bloc : «Cette série est une très bonne idée ! Au prétexte de nous protéger, la société est devenue hystérique, multiplie les restrictions, faut pas boire, faut pas fumer, faut pas allumer la lumière, faut pas faire couler l'eau. Bientôt, vous verrez, il sera interdit de rire : trop violent.» Dix jours plus tard, à la gare de Rochefort où il vient nous chercher, l'homme élancé au cheveu neige grille d'emblée et en toute sérénité un sens interdit. Jean-Louis Fournier, 71 ans, réalisateur de télévision, comparse de Desproges pour la Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède,écrivain anobli en 2008 par le prix Femina pourOn va où, papa ?qui évoque à l'émeri ses deux fils polyhandicapés, serait-il un indécrottable libertaire, sans les foies (trouille) ni loi ? Un réac ? Un provocateur ?Sa dernière publication en date, Poète et Paysan, est ceinte d'un bandeau kamikaze : «Jean-Louis Fournier est capable de tout».

Le livre qui nous mène à lui, A ma dernière cigarette, s'attaque à un commandement d'intérêt public : tu ne fumeras point, ou plus, vu que ça tue. Paru en 2007, année où la France a interdit le tabac dans les lieux publics, il compile des saynètes absurdes («Une saine réaction. Pierre Boulotte a poignardé son beau-frère qui voulait lui offrir une cigarette. Un comité de soutien vient d'être créé pour obtenir sa libération.») Une société orwellienne se profile, où la psychose a