Dès qu’on débarque en 1910, un problème saute aux yeux. Non seulement les gens ne vont pas à la plage, mais les rares bourgeois qui y vont se trempent seulement les pieds. Les autres travaillent à la mine dix heures par jour, comme tout le monde, soit presqu’autant qu’un cadre d’aujourd’hui accroché à son Iphone. Les congés n’ont pas encore été institués et le temps de travail n’est pas franchement distinct du temps de loisir.
Mais tout ça n'empêche pas les gens de danser et de chanter. Le tube de l'été est à peu près le même qu'il y a cinq ou dix ans, car le marketing n'ayant pas non plus été inventé, les produits culturels tournent à la vitesse d'un escargot anémique. Cet été, on ira donc encore écouter Mayol au caf'conc' chanter Viens Poupoule. Pour les heureux possesseurs d'un phonographe, notons que Pathé a commencé à graver Bérard, Marcelly ou Aristide Bruant à tour de bras, et de manivelle. On peut toujours écouter les représentations de l'opéra en direct par téléphone. Le dernier Massenet est une tuerie, paraît-il, à tel point qu'on se demande comment un si grand homme a pu s'abaisser à créer l'inepte Pelléas de M. Debussy il y a huit ans.
«coup de collier». Le livre de l'été sera pour les plus pauvres le même qu'il y a trente ans, et pour les plus lettrés le dernier Paul Bourget ou le nouveau Henry Bordeaux, notre confrère du Figaro. Voici comment commencent ses récents Roquevillard : «Du sommet du coteau, la vo