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«Que faire ?» à Pornic

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C’était l’été 1910 (3/5). Comme Lénine en villégiature près de Nantes, bourgeois et aristocrates font les beaux jours des stations balnéaires.
publié le 11 août 2010 à 0h00

Devinez qui on voit se balader sur la plage de Pornic en 1910 ? Vladimir Ilitch Oulianov, on a nommé Lénine, peut-être en joli maillot rayé, un chapeau de paille au-dessus de sa célèbre barbichette, plus vraisemblablement sanglé dans un élégant costume, seyant à sa condition de père de la Révolution, dans sept ans. Son épouse, Nadejda Kroupskaïa, avait loué deux pièces à la villa Les Roses, située dans le quartier de Gourmalon.

hygiénisme. C'est une carte postale représentant cette fameuse plage (femme en robe blanche, enfants qui jouent, groupe assis qui regarde l'objectif), signée de la main de l'auteur de Que faire ? et exposée au musée Lénine à Moscou, qui fut remarquée par deux Nantais en 1963. Ce qui permit au monde entier de connaître la période de villégiature de Lénine à Pornic, une station balnéaire comme d'autres de cette époque-là : Trouville, Deauville, Dieppe, Biarritz, Cabourg, Granville, Le Havre, Saint-Tropez, et on en oublie : de celles du Nord (Le Touquet) à la Méditerranée (Nice) en passant par la Normandie et l'Atlantique (Arcachon).

Si différentes soient-elles, et quels que soient les people de l'époque qui les lancèrent, elles ont à peu près toutes la même histoire : des villages de pêcheurs qui ont croisé les préoccupations de santé de la seconde moitié hygiéniste du XIXe siècle, l'essor du chemin de fer et l'aristocratie friande de bon air et de fêtes orgiaques hors de la capitale. Outre les people, chaque station s