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Portrait

Trois clowns dans un monde hors piste

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Rire pour vivre. Ils font leur cirque hors des pistes battues. Sous le nez des patrons, dans les camps de Croatie ou avec les enfants hospitalisés. Ils mettent des nez rouges aux perfusions, déblaient d'une tarte à la crème la routine des entreprises, entraînent réfugiés serbes, bosniaques et croates dans un même rire. Ils n'ont pas la prétention de guérir, ni même de panser des blessures, mais quelquefois celle de soulager. Rencontre avec quelques pitres humanistes.
par Claudine CLEMENT
publié le 13 août 2010 à 17h35
(mis à jour le 13 août 2010 à 17h39)

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Bernard Mangin, dit Alberto, capte, puis restitue, grimé, l'esprit d'une entreprise.

Bernard Mangin, dit Alberto, - fou du PDG 42 ans, clownanalyste. Il partage la paternité du titre avec deux autres clowns mais reste seul à vivre de cette profession. Diplômé du rire en sociologie et de l'école Jacques Lecoq pour l'improvisation et le mime. Aïkido, danse, art du théâtre en Inde et du masque à Bali, la rue en France et en Pologne, Bernard Mangin a bien roulé sa bosse avant de poser sa valise bariolée dans les séminaires et congrès de sociétés.

Acteur social et objecteur de conscience qui respecte l'humain, il refuse le qualificatif de clown d'entreprise. «Fou du roi des temps modernes» (sic), il a choisi ses princes auprès des dirigeants. «Je ne suis pas un service, ni un amuseur qui fait passer autrement les messages de la direction. Je fais une création indépendante, j'ai carte blanche, je travaille en toute liberté.» Leroy-Merlin, Poste et Télécoms, RATP, mairies et PME... les dircoms se l'arrachent. Il nie le succès: «Pour le grand public, je reste un illustre inconnu; 150 manifestations en dix ans, c'est peu. Je suis loin d'être débordé. Pour une société qui accepte, deux ont peur.» Peur de voir le discours officiel ridiculisé, la grand-messe car