Chaque soir, en pyjama, Bridget Jones noircissait son journal en notant soigneusement le nombre de grammes dont elle s'était lestée dans la journée, ainsi que le nombre d'unités d'alcool ingurgitées. En bonne névrosée du XXIe siècle, l'Américaine bon teint a viré écolo. Elle comptabilise désormais des informations capitales sur ses consommations excessives de ressources naturelles ou ses émissions quotidiennes de dyoxide de carbone (CO2). Ainsi est née Bridget Kyoto, traqueuse quasi obsessionnelle du gramme de CO2, le gramme de graisse étant relégué à des préoccupations du siècle dernier.
La tâche est ardue, petit scarabée, car chaque geste de la vie est émetteur de CO2, «y compris respirer», moqueront les blasés. Oui, respirer produit du CO2 : notons que Bridget n'écarte pas d'emblée l'option suicidaire. Mais cela est une autre histoire. En vacances ou pas, une banale journée passée au crible de la calculette à carbone se traduit forcément en crime climatique (lire encadré). Il n'y a pas à tortiller, en moyenne, un Américain émet presque 20 tonnes d'équivalent CO2 (éq CO2) par an, un Européen 10 tonnes, soit 27,4 kilos par jour. Voilà le calcul théorique. Mais comment mener la chasse au gaspi, et par où commencer ?
Pifomètre. D'abord, comme Bridget, il faut réaliser son bilan carbone personnel. On peut en faire un tout seul, sur Internet, muni de ses factures d'électricité o