Menu
Libération
Enquête

Lutter contre l’axe du mail

Article réservé aux abonnés
Overdose. Avec 247 milliards de messages envoyés chaque jour sur Internet, gérer sa boîte aux lettres devient un facteur de stress.
publié le 24 août 2010 à 0h00

«Vous avez un message.» Il n'y a pas si longtemps, cette simple alerte déclenchait une douce excitation. Chacun(e) avait la joyeuse sensation d'être entouré(e) par une foule d'amis. Les spams étaient efficacement filtrés. Les petites filles disparues ou ayant un urgent besoin de moelle osseuse surgissaient de moins en moins, car les ami(e)s avaient enfin compris ce qu'était un hoax. Mais depuis quelque temps, l'agacement monte, doublé d'un tenace sentiment de culpabilité. Plus possible de faire face au nombre exponentiel de mails tombant dans sa ou ses BAL (boîte aux lettres électronique), avec un pic au retour des vacances. La gentille copine qui s'acharne à «forwarder» des histoires «à lire absolument, c'est trop drôle», des tests «à faire, tu verras, ça marche» et des vidéos de chiens qui sourient «c'est trop mignon» tape sur le système. On aimerait bien signer la pétition anti-OGM puis la «faire suivre au maximum de monde», mais pas le temps d'ouvrir le lien, d'étudier le texte, de le signer puis de le transmettre. On ne lit même plus les passionnantes analyses sur la marche du monde expliquées par les six newsletters auxquelles on s'était abonné, du temps où on croyait encore à sa toute-puissance électronique. Et on imagine tous ses amis fâchés de n'avoir reçu aucune réponse à leur «Coucou ça va ?» d'il y a quinze jours. Alors on culpabilise. Avoir un Blackmachin ou un I-truc n'arrange pas la mauvai