«J’ai mon minitel depuis environ 1993 et je ne m’en séparerai jamais. Je suis rétif à la dictature technologique : je n’ai pas d’ordinateur chez moi et j’ai un vieux téléphone portable qui ne prend même pas de photos. Internet ? Je suis obligé de m’en servir au travail, autrement dit trois jours par semaine, mais c’est tout.
«Pour moi le minitel, c’est le génie français à l’état pur : vous pouvez le jeter du quatrième étage, il tient le choc et reste en parfait état ! Il trône dans mon salon sur une table basse à côté de mon téléphone marron à grosses touches. Ça fait ricaner mes amis, certains en ont même oublié le fonctionnement. Mais ils sont étonnés de voir que c’est rapide, pas cher, fiable. Et qu’il n’y a pas besoin d’appeler une hotline en cas de souci. Malheureusement, j’y fais de moins en moins de choses car les services se réduisent comme peau de chagrin. Avant, je consultais les horaires SNCF, des aéroports, et Electre pour les renseignements sur les livres, mais ces services ne fournissent plus rien. Il y a deux ans, il a été question de supprimer les pages blanches et jaunes. J’en avais parlé sur RTL. Le projet a été suspendu mais pour combien de temps ?
«Je vois de nombreux minitels dans les brocantes. Des compagnons Emmaüs m'ont dit qu'ils en vendaient beaucoup aux étrangers, en particulier aux Anglais. Ils pensent que c'est le degré zéro de l'ordinateur et que ça les aidera à mieux comprendre les Français. Au fond de mon cortex reptilien, j'aime bien défendre l