C'est ouvert et tout se passe un peu autrement que prévu. Il y a deux mois, nous évoquions les premiers pas de cette péniche posée sur la Seine, en contrebas de la gare de Lyon à Paris (Libération du 26 juillet). Une péniche unique en Europe, puisqu'elle a été conçue pour accueillir le premier «hôpital de jour» en psychiatrie. «Quand tout cela n'était qu'un projet [installer sur l'eau un lieu de soins, ndlr], on avait beaucoup travaillé sur les craintes, les angoisses, en particulier la peur de l'eau, la noyade, raconte le Dr Frédéric Khidichian, qui dirige le pôle de psychiatrie rattaché à l'hôpital Esquirol (Val-de-Marne). Or depuis qu'on y est, tout cela a disparu. On est passé à une autre histoire.»
Sur terre, ce jour-là, il fait beau. Sur l'eau, passent de grosses péniches qui donnent un léger tangage. «Il y a comme un sentiment de vacances. Les patients le ressentent aussi, note le Dr Jean-Paul Hazan, responsable du lieu. On se demandait, aussi, si les patients allaient nous suivre. Un déménagement, c'est toujours pénible, chargé d'angoisse. Tous nous ont suivis, et il y a même de nouveaux patients.»
Formellement, l'hôpital de jour est une structure qui accueille, en journée donc, des patients d'un secteur géographique, en l'occurrence ceux du centre de Paris. En psychiatrie, les hôpitaux de jour n'ont pas toujours bonne réputation. Ils sont là pour des patients un rien chroniques, dont les perspectives thérapeuti