«Demain matin, je descends dans la rue.» Bridget Kyoto a la patate, elle se prépare à mettre en pratique son activisme écologique. Attention, notre écolo névrosée ne va pas arpenter le pavé dans une vulgaire manif avec brochette syndicale et saucisses ouvrières. Non, Bridget descend prendre d'assaut une place de parking pour y garer un transat, son yucca malade et convier ses amies à un apéro bio dans la street. Il s'agit d'une reconquête pure et simple de l'espace urbain, quasi intégralement dévolu à l'automobile, et cela s'appelle le parking day.
«Après tout, qui a dit qu'une place de parking devait exclusivement servir à parquer un véhicule ?» interroge John Bela, rigolo activiste américain du collectif Re-bar, fondateur des parking days en 2005, dont la première édition se déroule à Paris demain et samedi. Née à San Francisco, l'initiative connaît un vrai succès dans le monde. A l'origine, cela consiste à «ventouser» une place, glisser quelques pièces dans un parcmètre et à s'installer deux heures sur la place où, d'ordinaire, les gens rangent leurs monstres d'acier. «C'est un moment ludique où l'on peut réinventer le stationnement et le décorer à sa guise», confirme Stéphane Cagnot, membre de Dédale, l'association parisienne qui promeut le concept en France. Seule contrainte : végétaliser un brin l'espace (on est écolos ou pas).
Ensuite, Bridget laissera libre cours à sa fertile imagination : elle songe à installer son lit pour