Menu
Libération

Comme une cocotte en pâte

Article réservé aux abonnés
Foodingues. Chaque semaine, réveil des papilles. Aujourd’hui : du lard mijoté dans de la fonte lutée.
Oeuf en cocotte avec du bacon. (Chispita_666 / Flickr)
publié le 23 septembre 2010 à 0h00

En cuisine, on peut se passer de beaucoup de choses (robot, wok, autocuiseur, micro-ondes…) mais pas de cocotte. Que seraient la daube, le bourguignon, le civet de lapin, le petit salé aux lentilles, le ragoût de mouton, le poulet chasseur, le chou farci sans ce gros cul de fonte grise ou émaillée qui les accueillent avec bienveillance et les dorlotent à feu doux ? On y braise, mijote, fricasse, mitonne, fricote pour la vie. Car, en ces temps tourmentés pour les liaisons maritales et les relations informelles, on a plus de probabilité de finir nos jours avec notre cocotte gironde qu'avec la promise du moment qui, pour les lasagnes du voisin ou une cure de raisins détox, désertera peut-être un jour nos casseroles. Et, sauf accident majeur (divorce meurtrier, tremblement de terre, catastrophe nucléaire…), il y a de grandes chances pour que votre fidèle Cousance, qui faisait partie de votre dot, ou que votre bonne vieille Le Creuset ou Staub, reçue lors de votre crémaillère au 7e étage sans ascenseur rue de la Ménagerie, vous survive sur les fourneaux d'un autre gâte-sauce. Et c'est tant mieux : les cocottes sont comme les chats, on se réjouit de leur prêter plusieurs vies.

Pots culottés. On était ainsi disposé l'autre matin un peu frisquet quand on est allé de bonne heure au bistrot du coin lire le journal avec une paire de tartines beurrées. C'était jour de vide-grenier dans le quartier, et l'on a vidé une rafale d'expressos en regardant avec curios