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Les robes chocolat de Lanvin

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Mode . Prêt-à-porter printemps-été 2011.
Défilé Lanvin, avec des créations d'Alber Elbaz, le 1er octobre 2010. (REUTERS)
publié le 2 octobre 2010 à 0h00
(mis à jour le 3 octobre 2010 à 16h44)

Lo-li-ta, les trois syllabes auraient pu rythmer les pas des mannequins lors du défilé Dior aux Tuileries. Franges mutines, jupes plissées et larges lunettes rouges : le muscle cardiaque d'Humbert Humbert n'aurait pas résisté à la vue des filles habillées par John Galliano. Ses mannequins, largement plus âgées - on se rassure - que l'héroïne de Nabokov, affichaient l'air de touristes américaines en goguette dans une île du Pacifique. Leurs petits bérets blancs de la navy ou d'immenses lunettes Aviator miroir ajoutaient cette fraîcheur fifties qu'on commence à sentir ça et là dans la rue. Combi-short imprimée vert citron et violet, robes de soie, courtes et fluides, dans les mêmes tons, ce vestiaire d'oiseaux de paradis ferait merveille lors d'une croisière exotique. Les pantalons marins flottant, les tee-shirts blancs calmaient un peu le jeu jusqu'à cette fille en robe en turquoise, transparente comme les eaux des Caraïbes, glissant sur sa peau dorée, qui troubla à nouveau le jeu. John Galliano pouvait apparaître, tel un marin de Querelle, si ce n'est ces deux longues couettes qui tombaient sur ses épaules.

Pas de Lolitas olé-olé chez Lanvin. Quelques minutes avant le défilé, l'équipe conseillait encore aux mannequins de marteler leur démarche. «Une robe donne de la force aux femmes, comme le chocolat», glissait, backstage, Alber Elbaz le couturier vedette de la maison. Après mûre réflexion, le créateur est allé à l'essentie