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Fric et sexe font chambre à part dans le cerveau

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IRM . Des chercheurs lyonnais ont localisé dans le cortex deux régions distinctes associées aux plaisirs de l’homme.
publié le 12 octobre 2010 à 0h00

C'est définitif. Et parfaitement scientifique. Les hamsters, les grenouilles et les vaches ne sont pas du tout intéressés par le pognon. Contrairement à l'homme et à François-Marie Banier, l'animal ne dispose en effet pas de la case dans le cerveau qui rend accro à l'argent. On s'en doutait un peu, mais on en a désormais la preuve, apportée ce mois-ci par une équipe de chercheurs de l'Institut des sciences cognitives de Lyon, qui publie dans The Journal of Neuroscience le résultat d'une expérience inédite sur le comportement du cerveau humain face aux sollicitations d'argent et de sexe. Deux sujets sur lesquels on savait l'esprit humain sensible, sans pourtant savoir précisément où cela se jouait.

Inné. Après quatre années de travail, Jean-Claude Dreher, qui a dirigé cette expérience, a localisé le problème : juste là, derrière le front, dans ce que l'on appelle le cortex orbitofrontal, mais dans des cases bien différentes. La «zone sexe» est située dans la région postérieure, une région ancienne dans l'histoire de l'évolution humaine, que nous avons en commun avec la plupart de nos collègues mammifères. En revanche, la «zone argent» est située dans la partie antérieure du cortex, une région apparue plus récemment chez l'homme. Conclusion : le sexe est un plaisir dit «primaire», qui correspond à un besoin vital, celui de se reproduire afin de sauvegarder l'espèce. Quand bien même l'activité sexuelle serait pratiquée avec de moindres prétentions, dans