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Libération

Ils sont vieux, tout repliés chez eux

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publié le 12 octobre 2010 à 0h00

Seul, chez soi, à l'abandon : est-ce une maladie ? Des «personnes âgées en perdition dans leur domicile», tout le monde en connaît : ces vieux qui ne sortent plus de chez eux, qui ouvrent peu la porte, ont peur de tout. Souvent, quand le voisinage intervient, c'est trop tard, la personne a basculé dans un autre univers.

La semaine dernière, à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, s'est tenu, à l'initiative de la Fédération des réseaux de santé gérontologie d'Ile-de-France, le colloque «Gériatres et psychiatres : quelles collaborations au domicile du patient ?» Une étude a été présentée sur ces vieux en perdition chez eux. Ce sont des gériatres d'une association de l'est parisien qui ont travaillé sur cette population. Ils disent avoir vite senti qu'il s'agit «d'une population particulière, pour la plupart en manque de soins». Et ont décidé d'analyser les dossiers des 225 premiers patients visités.

Leur âge moyen est de 81 ans, 62% sont des femmes, 75% vivent seuls. «Près d'une personne sur deux a un entourage défaillant, lointain, voire inexistant», a décrit le Dr Stephan Pau-Montero. «35%, au départ, refusent les soins ou les aides en tout genre. 49% n'ont pas de médecin traitant.» L'étude montre que «31% de ces personnes âgées vivent dans des domiciles insalubres, 32% sont dénutris. Par exemple, 14% d'entre eux ont des frigidaires vides, ou éteints, ou encore mal utilisés.»Que faire ? Intervenir alors qu'apparemment la pl