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Libération

A Beaune, le bio chant des frères Rossignol

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publié le 15 octobre 2010 à 0h00

C’était à la fin du mois d’août. Après un long et sobre séjour loin de la France, le retour à la maison s’accompagnait d’une forte envie de boire un verre de vin. Un très bon verre de vin. Ce fut un beaune premier cru du domaine Rossignol-Trapet (1), découvert un an plus tôt. Un vin droit mais austère, prometteur mais fermé. On n’en a bu qu’un verre avant de reboucher. Le lendemain, cela commençait à s’ouvrir. Charmant au nez, quoiqu’encore sur la retenue. Cette fois, on en a bu deux verres. Le troisième soir, sur une poêlée de pleurotes, une merveille attendait. Un vin épanoui, très long en bouche. Un pinot noir au fruit incomparable, avec une matière qui vous tapisse la bouche, aiguise chaque papille gustative. Autant dire qu’on a fini la bouteille dans la soirée. Et, quelques jours plus tard, on prenait rendez-vous avec les auteurs de ce vin, les frères Rossignol.

Leurs grands-pères étaient déjà vignerons et leur père avait pris la relève. Ils ont travaillé avec lui jusqu'à sa mort, en 1997. D'une maladie du sang. La même année, Nicolas, l'un des frères, a vu à la télé une émission qui opposait des représentants de Monsanto à des agriculteurs bio. Il a passé ensuite une nuit blanche, très «remué». Avec son frère, ils ont alors commencé à réfléchir à d'autres façons de travailler. Au départ, pas pour faire un vin meilleur. Pour protéger leur santé, celles de leurs employés, et celle de leurs sols. La vigne a d'abord mal réagi. Sevrée de désherbants et d'engrais, ga