L’expression d’abord : culotte en laine. Il est curieux que l’univers sophistiqué de la mode - qui ne manque pas de ressource linguistique au point que les néophytes ont souvent besoin d’un traducteur avant d’ouvrir le moindre journal féminin - ait choisi ce groupe nominal désuet, pour désigner ce qu’on nous promet être la grande tendance de l’hiver.
Avant même d’être nommée, cette barboteuse pour adultes - adultes, ça reste à prouver, mais au moins grandes personnes - suscite une foule de questions. D’abord, est-ce qu’elle gratte ? Sur la photo, on voit bien que le mannequin a pris la précaution d’enfiler un collant, ce qui limite le risque d’allergie laineuse (et l’on suppose qu’il n’est pas porté à même la peau).
Il s’agit donc d’une culotte, sur un collant, sur une culotte, triple épaisseur qui - outre qu’elle ne facilite pas le strip-tease ni l’adultère, car réussir à se rhabiller en temps record devient coton - peut créer des réminiscences du temps où, bébé, on portait des langes. D’autant que ladite culotte monte haut sur le ventre, lequel n’en sort pas gainé vu l’épaisseur de la matière.
Dans quel but surgit-elle cet hiver qui, certes, sera chaud socialement mais frais dans les appartements, augmentations du gaz et de l’électricité obligent? Tout existe, et l’on ne discute pas des goûts. Esthétiquement, on est prêt à s’habituer à tout et, par expérience, on sait que toute tenue finit par se banaliser du moment qu’elle n’est pas imposée. On espère bien que la culotte en