La perspective de voir fumeurs et non-fumeurs partager un calumet de la paix s'éloigne chaque jour un peu plus. Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) vient en effet de lancer une nouvelle offensive, cette fois à l'intérieur même des bureaux de tabac. Motif ? Les publicités placées près des présentoirs et de la caisse, souvent colorées, voire clignotantes ou en 3D, «ne respectent pas la loi». Le président du CNCT, Yves Martinet, en demande donc l'interdiction pure et simple.
En principe, les bureaux de tabac bénéficient d'une exception à la loi Evin (1991), mais restent officiellement très encadrés. Seules y sont autorisées des publicités cantonnées à des affichettes de 60 x 80 cm proposant une aide à l'arrêt du tabac, via un numéro de téléphone. Or, ce que dénonce le CNCT, c'est au contraire des publicités qui «ciblent les jeunes, donnent une image cool de la consommation de cigarettes et sont conçues pour faire oublier la nature dangereuse du tabac». Des abus que le comité a fait constater par une société d'études, LH2.
«Répulsifs». Missionné par le ministère de la Santé, le CNCT a en effet confié à LH2 le soin de préparer des «visites mystères». Résultat, sur les 400 buralistes visités (pour un total de 28 000) et 2 200 objets publicitaires analysés, «88% sont dans l'illégalité». Tant sur le fond que sur la forme.
«Harcèlement !» rétorque le président de la Confédération des buralistes, Pascal Montredon. Ta