Déposer des chrysanthèmes sur la tombe virtuelle d'un défunt ou allumer des bougies dans un cimetière du Web. Se recueillir sur un blog à la mémoire d'un proche ou lui fabriquer un mémorial sur le Net. Le Jour des morts, au lendemain de la Toussaint, se célèbre aussi sur la Toile. Internet devient ainsi de plus en plus un espace de deuil et de commémoration. Sur des sites spécialisés, les familles racontent leur douleur, se soutiennent entre elles et adressent des messages au défunt. «Dans le passé, on se rendait visite. On se réunissait. Aujourd'hui, comme les groupes sociaux sont éclatés géographiquement, on se retrouve en ligne», souligne Patrick Baudry, professeur de sociologie à l'université Bordeaux-III et spécialiste des rites funèbres.
Usage. Et forcément, Facebook, le site communautaire qui rassemble près de 17 millions de personnes en France, accompagne le mouvement. Une bonne partie des vies et des relations se joue sur ce réseau social : on y noue des amitiés, on y entretient nos liens familiaux, on y fait des rencontres amoureuses. Mais quand on passe de vie à trépas, qu'advient-il de nos profils ? Les amis de Georges (1), jeune Parisien d'une trentaine d'années, ont été confrontés à cette question au début de l'été, quand ce dernier est décédé brutalement. Pour protéger les informations personnelles du disparu, comme son numéro de téléphone ou son adresse, et éviter de recevoir des messages leur suggérant de «prendre de ses nou