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Interview

«La peau est aussi une porte d’entrée»

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L’équipe de Daniel Zalko, biologiste à l’Inra, révèle que l’alimentation n’est pas la seule voie de contamination :
Bouteilles d'eau en plastique. (© AFP Denis Charlet)
publié le 3 novembre 2010 à 0h00

Jusqu'à maintenant, on pensait que la contamination au bisphénol A (BPA) se faisait uniquement par voie alimentaire. Les chercheurs de l'équipe Métabolisme des xénobiotiques de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) de Toulouse, dirigée par le biologiste Daniel Zalko, viennent de démontrer que la peau constitue une autre porte d'entrée pour ce perturbateur du système endocrinien (1). Des résultats qui ouvrent «de nouvelles perspectives dans l'évaluation du risque d'exposition aux perturbateurs endocriniens et en particulier au BPA», selon Daniel Zalko.

Qu’est-ce qui vous a mis sur la piste d’une contamination cutanée ?

Lorsque les chercheurs comparent l’exposition théorique de la population, calculée à partir des quantités de bisphénol A présentes dans les aliments, avec les niveaux de résidus de bisphénol A dans l’organisme humain, cela ne concorde pas. On s’est donc demandé s’il n’existait pas en plus de la voie alimentaire, une autre source de contamination.

Plusieurs équipes s’interrogent là-dessus car nous savons que les papiers dits thermiques comme les facturettes, tickets de caisse, reçus de cartes de crédit… contiennent souvent du BPA. On retrouve le bisphénol A sur une face du papier, et il représente un millième du poids total, ce qui est loin d’être négligeable. L’idée était donc de vérifier si la peau faisait barrière ou pas.

Comment avez-vous procédé ?

Nous avons utilisé des disques de peau d’oreille de porc