La soupe et la sieste sont deux activités hautement compatibles. Surtout les jours où la vue du dehors ne vous promet rien de bien réjouissant. Météorologiquement s'entend. Prenez un samedi indécis. Chape de grisaille, brise sournoise et mines chafouines à la caisse du Shopi. C'est pas que l'on renâcle à faire la tournée des grands ducs avec le chariot à provisions de bouche. Mais franchement, à trop avoir usé nos semelles ces temps-ci sur le pavé des manifs, on a une grosse envie de pantouflage genre retraite confortable en cuisine avec la FM en sourdine et le vin de noix de l'année que l'on va mettre en bouteille. Juste une larme, histoire de ne pas finir plus pâteux qu'après le visionnage d'un Inspecteur Derrick et ensuite, on se met aux fourneaux. Car ce soir, on veut une soupe. Une vraie. Pas un bouillon clair de clinique. Ni un touillage en boîte. Nous, on veut une belle gamelle de légumes moulinés que l'on empoignera à pleines pognes. Surtout ne pas mégoter quand vous allez au ravitaillement chez le primeur. La soupe voit large et se plaît à être réchauffée. C'est un plat qui sied au mangeur solitaire comme aux tablées grégaires, au flâneur noctambule, au casanier impénitent et à toutes celles et ceux qui savent renifler un fumet de soupière à vingt cuisines à la ronde. On le flaire sous tous les couvercles, humble, bourgeois, exilé, venu des villes, des champs ou des faubourgs. Ce n'est pas la lutte des classes qui menace la soupe, c'est l'ennui, la monotoni
Une bonne soupe et au lit !
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Tu mitonnes !dossier
par Jacky Durand
publié le 4 novembre 2010 à 0h00
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