Est-ce le camembert, le vrai, celui qui pue, qui nous valut hier tant d'honneurs ? Ou bien cette vieille poule au pot ? Ou encore les cuisses de nos primesautières grenouilles ? Point. Si la France a vu sa gastronomie inscrite au patrimoine immatériel de l'humanité - Ah ! Quel émoi - ses petits plats n'y sont pas pour grand-chose. C'est de manière et non d'art dont il est ici question. «Le repas gastronomique des Français mérite d'être couronné, selon le comité des 24 experts de l'Unesco, car il relève d'une pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes.» Pour plus de précisions, les spécialistes ont cru bon d'ajouter : «Il s'agit d'un repas festif dont les convives pratiquent pour cette occasion l'art du "bien manger" et du "bien boire".» Autrement dit, le Français sait passer à table (et rouler dessous). Un rite qu'il peut faire durer, dès que l'occasion de lever le coude et la fourchette ensemble se présente, jusqu'à ce que tonton se noie dans une petite prune et aboie sur le chien.
De fait, le Français a très bon fond quand il s’agit de ripailler. Selon une étude sur les comportements alimentaires (Périscope 2010/Bord Bia) présentée lors du dernier Salon international de l’agroalimentaire (Sial), le Français, comparé à ses voisins, soigne particulièrement ses casseroles. Déjà, 79% de nos compatriotes aiment faire la cuisine, c’est même une passion pour 25% d’entre eux (cont