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Gallinacés, je vous ai compris !

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Les Foodingues. Chaque jeudi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd’hui, le poulet du dimanche, cher au Général.
(Photo cc antaean / Flickr)
publié le 18 novembre 2010 à 0h00

Alors comme ça dimanche, vous allez faire un poulet. LE poulet du dimanche. Que vous découperez cérémonieusement à table devant les convives. Un vrai rite gaullien, que l'on vous dit. Si, si, le Général «himself» découpait le poulet. On l'a lu l'autre jour dans leParisien, où Francis Loiget racontait ses souvenirs d'ancien chef pâtissier à l'Elysée (1).

Charles de Gaulle avait des goûts simples : «Un simple merlan et une pomme de terre» ; «Une tranche de jambon accompagnée de simples pâtes» ; des fruits au sirop en dessert. Et du potage de légumes à tous les menus. Ah la soupe et le Général ! On savait que c'était toute une histoire depuis que Jean-Louis Debré avait confié ses souvenirs de gamin dînant en famille à l'Elysée. Le jeune Debré n'aimait pas la soupe ; De Gaulle l'adorait et cela donne cette scène racontée par le président du Conseil constitutionnel (2): «A la fin du service, je viens péniblement de terminer mon assiette ; le Général se tourne vers Mme de Gaulle et lui dit : "- Je crois que ces enfants ont envie à nouveau de soupe. - C'est vous qui en avez encore envie… - Non, ce sont les enfants. N'est-ce pas ?" Nous sommes contraints de dire oui…»

De Gaulle ne plaisantait pas avec les horaires des repas, selon un autre cuisinier de l'Elysée, Joël Normand (3). Quand son fils aîné arrivait en retard, «il interdisait aux maîtres d'hôtel de lui servir l'entrée, même si elle venait à peine d'être enta