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Libération

Whisky à gogos

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Nectar . A l’occasion des fêtes de fin d’année, Aberlour vend sur le marché français 25 bouteilles de collection d’un millésime 1967.
publié le 19 novembre 2010 à 0h00

Les amateurs de grands whiskys partagent une quête avec les grands musiciens de jazz : celle de la note parfaite. C’est à l’évidence beaucoup plus facile de la chercher au fond d’un verre qu’au bout d’un solo de saxophone ou de trompette. Mais cet arôme supérieur, ce petit quelque chose en plus qui fait que le palais s’émeut, ce graal qui ne se découvre que l’instant d’une gorgée, cet esprit qui ne cristallise que le temps d’une fugace eucharistie, n’en demeure pas moins exceptionnel.

Cristal. A l'occasion des fêtes de fin d'année, Aberlour prétend à cet absolu en dévoilant un single malt «de collection», un millésime 1967 provenant du plus ancien fût de la distillerie jamais embouteillé. Vingt-cinq bouteilles, pas une de plus, ont été mises sur le marché français (1). Parlons tout de suite du prix : la bouteille de 70 cl est à 9 000 euros. Elle est vendue en coffret accompagné de quatre verres en cristal Saint-Louis, d'un plateau et d'une… bouteille d'eau minérale d'Ecosse.

La maison Aberlour («la bouche du ruisseau qui murmure» en gaélique) est située en plein cœur de cette mythologie de brumes et de whiskys qu'est le Speyside. Le guide Michael Jackson's Malt whisky Companion, référence en matière de nectars écossais, ne tarit pas d'éloges sur la distillerie, soulignant «l'attention apportée au moindre détail» dans l'élaboration de ses single malts, avec une notation qui approche celles données à Glenlivet ou Lagavulin. Depuis 1974, elle es