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Libération

«Ça m’oblige à faire le tri»

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Parents et enfants évoquent leur cohabitation «forcée» sur le site.
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publié le 29 novembre 2010 à 0h00

Surveiller par le petit bout de l’écran, ça démange les parents, et ça peut irriter ceux qui se font épier. Témoignages.

Rose, avocate, 35 ans «Je regarde, je contrôle, j'alerte»

«On ne peut pas interdire aux gamins d’aller sur Facebook puisque tout le monde y est, même la reine d’Angleterre ! Mais c’est comme les soirées, il faut surveiller. Mes filles ont 12 ans (350 amis en ligne) et 15 ans (le double d’amis !). Quand elles sont invitées quelque part, je veux savoir qui invite, qui sera là et je donne une heure limite. Sur Facebook, c’est pareil. Les mômes croient qu’ils sont entre eux dans la cour de récré et peuvent parler librement, c’est faux. Pour faire monter le nombre d’amis, ils sont constamment en train de recruter. Par exemple, ma fille de 15 ans prend en ce moment l’habitude d’aller boire des cafés en ville avec ses copines. L’autre jour, des gars de 22 ans étaient assis à la table d’à côté et les ont branchées. La question, très vite, c’est "t’as un profil Facebook ?" Et clic, en rentrant, ils deviennent amis sur le réseau. Donc avec n’importe qui. Moi, je regarde, je contrôle, et c’est normal. Et quand je lis des horreurs, je vois rouge et je réagis. J’alerte les mères des copines de mes filles quand je vois des trucs (photos, propos) trop trash, et on m’alerte aussi.»

Lily, 20 ans, étudiante «C'est comme écouter aux portes»

«J’ai ouvert mon profil Facebook à 17 ans et très vite, quatre copines de ma mère ont voulu être mes amies