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Ta mère en planque sur Facebook

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Réseau . De plus en plus de parents se créent un profil pour surveiller leurs enfants. Au mépris de leur intimité.
The Facebook page of Britain's Queen Elizabeth is shown on a computer screen in London November 8, 2010. Queen Elizabeth has joined Facebook, adding a presence on the world's most popular social network to the royal family's accounts on Twitter, photo-sharing site Flickr and YouTube. REUTERS/Dylan Martinez (BRITAIN - Tags: ROYALS SOCIETY) (REUTERS)
publié le 29 novembre 2010 à 0h00

«Mon pire cauchemar est devenu réalité : ma mère est sur Facebook», s'époumone, en anglais, le chanteur du groupe Blood of the TigerCat, dans un tube qui a fait le tour du Net. Si l'on en croit les pages pléthoriques du réseau social («Contre les parents sur Facebook»,«J'ai peur que mes parents viennent sur Facebook»,«Au secours, mes parents débarquent sur Facebook», etc.), de nombreux adolescents partagent la crainte du rockeur. Et ils ont raison : la menace est réelle. En France, d'après Facebook, les 3 millions de moins de 18 ans inscrits sur le réseau ne représentent que 18% des utilisateurs, contre 25% pour les plus de 35 ans. Un renfort de personnes mûres qui pourrait bien - notamment - s'expliquer par un débarquement de parents. Et pas seulement pour échanger avec leurs potes à eux.

Veiller au grain. Après enquête, il semble que de nombreuses mères (oui, des mères du genre de celles qui, dans la vraie vie, sont déjà très présentes) se créent un profil précisément pour pouvoir surveiller leurs enfants. Savoir ce qui se dit, veiller au grain en ligne. «Bonjour Coralie, Papa/Maman souhaitent vous inviter à rejoindre leur groupe d'amis sur Facebook.» On imagine l'embarras de ceux qui reçoivent une telle invitation dans leur boîte mail. Envoyer bouler ses parents, voire les blacklister, c'est délicat. «J'ai accepté mon père comme"ami" après avoir hésité, confie Coralie, 18 ans. La mère de mo