«Des gros mythos, il y en a partout !»Nidala, 16 ans, en 1re ES à Paris, se sent cernée par les affabulateurs. Il y a celui qui raconte que son père est agent secret mais qui inscrit «agent d'assurance» sur sa fiche de début d'année. Celle qui jure qu'elle prend des cours de danse depuis toute petite avec Mia Frye, la chorégraphe de Popstars. Celui qui assure que son oncle a retrouvé le Titanic et qu'il remonte de la porcelaine à chacune de ses virées en scaphandre… Sans compter ceux qui veulent «attirer la pitié sur eux» et qui s'inventent «des cancers, le suicide de leur mère, une grossesse…» Pourquoi raconter autant de craques ? «Dans mon bahut, tout le monde se connaît depuis le collège, on s'emmerde entre nous, résume Nidala. Et puis la vie, elle est pas ouf. Alors on invente.»
«Ohlalala, la disquette !» raille Mélissa, 14 ans, en troisième à Cergy-Le-Haut (Val-d'Oise). Disquette ? «Oui, c'est ceux qui racontent n'importe quoi.» Mais pourquoi les traiter de disquette ? «Je sais pas. C'est le truc qu'on mettait dans les ordinateurs, à l'époque.» Certes. Mais pour quoi faire ? «Pour s'inventer une vie.» Jennifer, 16 ans, confesse : «Oui, moi, j'ai déjà fait un gros mytho.» On peut faire un mytho ? «Oui, j'avais 13 ans, et je ne me sentais pas très populaire dans mon collège. Alors j'ai commencé à raconter à tout le monde que j'avais un meilleur ami gar