Tiens, on va leur faire une bonne blague, aux monos de la colo, aux dames de l’école, aux autres gosses du centre aéré : Emile, 6 ans, va se prendre l’étiquette «Karl Marx» sur son manteau ; Léonard, 11 ans, dit le rebelle, s’étiquettera «Ernesto Guevara». Et advienne que pourra avec l’institution. De quoi parle-t-on ? De la dernière trouvaille de cette jeune maison d’édition, la Ville brûle, qui avait déjà livré l’an dernier un délicieux agenda décomptant les jours qui restent à tirer avec Nicolas S.
Des rebelles, des anars, de dangereux gauchistes ? Pas du tout, cette maison possède un catalogue très sciences sociales et politiques, du sérieux. Ce coup-ci, c’est à Fabienne Yvert, auteure assez inclassable, qu’on doit ces étiquettes ETQ, en référence à celles qu’on coud sur les vêtements (et dites nominettes chez les Belges). Côté garçons, ça donne Bourdieu, Babeuf, Zorro, Spartacus ; Côté femmes, Virginia Woolf, Louise Michel, Rosa Luxembourg, Albertine Sarrazin.
Un «petit panthéon engagé à porter sur soi», comme résume Marianne Zuzula, des éditions la Ville brûle : «En hommage à des gens qui ont contribué à changer le monde, pour se faire du bien, pour nous faire penser à être un peu plus combatifs, libres ou insolents, quand le monde nous voudrait comme des veaux.» Moi, ça me va, la liste des étiquettes (garçons + filles) ne coûte guère que 8 euros. Comme il y en aura toujours un pour demander si on pourrait avoir Johnny ou Zola ou Sissi sur son manteau,