Prof d'histoire-géo débutant, David S., 25 ans, avait accepté en septembre de tenir le journal de bord de sa première rentrée, dans un collège du Val-de-Marne (Libération du 10 septembre 2010). Après trois mois, il revient dans nos pages. Et tire un bilan de son premier trimestre de prof stagiaire. Comme 8 000 autres, David S. a été jeté dans l'arène, sans véritable préparation professionnelle, dans le cadre de la réforme de la formation des enseignants. Moments de désespoir, de doute, de rage…
Vendredi 19 novembre
«Le trimestre touche à sa fin. J’en veux pour preuve les demandes incessantes des élèves concernant leurs moyennes, les copies qui s’accumulent et les déboires informatiques pour entrer les notes sur le logiciel prévu à cet effet. Je barre les jours restant avant les vacances de Noël aussi. Il est vrai qu’une certaine routine s’est installée qui permet de prévenir l’affolement. Mais la situation ne s’est pas améliorée. La fatigue s’accumule et l’amertume guette de plus en plus.»
Samedi 20 novembre
«8 h 15. Pour ne pas être débordé la semaine prochaine, je prépare un planning. Avec tout ce stress, l’organisation doit être le maître mot. Je suis plutôt frais ce matin. En une demi-heure, mon planning est construit. Si je le respecte, j’aurai droit à quelques heures de repos en fin d’après-midi, au moins deux.
«15 h 45. Mon planning est foutu. J’ai passé trop de temps à réfléchir à la mise en œuvre du programme. J’ai regardé quelq