On pensait le protocole et le cérémonial réservés à Noël. Où, réunion familiale oblige, il est interdit de gaffer entre la dinde aux marrons et la belle-mère. Et voilà qu'on découvre que la Saint-Sylvestre, avec ses cotillons et ses langues de belle-mère (encore elle) a elle aussi ses règles.«Les fêtes expriment la partie la plus formelle de la société», explique Dominique Desjeux, professeur d'anthropologie sociale et culturelle à la Sorbonne. «Ce ne sont absolument pas des moments de liberté. Si le 31 décembre est moins contraignant que Noël, ses codes sociaux perdurent et s'expriment de manière différente.»
Raté pour ceux qui pensaient faire relâche entre amis, au restaurant, en boîte de nuit ou ailleurs. Peu importe donc le costume, habits de lumière ou pyjama, le soir du réveillon, chacun endosse son rôle. Un peu comme si le passage à la nouvelle année était une grande pièce de théâtre avec, en guise des trois coups annoncant la représentation, le décompte jusqu’à minuit. Lever de rideau sur la distribution du nouvel an.
L’organisateur
«Un mois avant, j’envoie un mail pour savoir qui est intéressé»
Mails enthousiastes pour proposer «quelque chose». Relances, appels pour savoir «qui amène quoi», achat des petits fours, des bouteilles, préparation des plats, de la décoration, de la play-list… Dans chaque groupe d'amis, il y a toujours un surintendant en chef qui motive ses troupes et qui s'occupe de tout. Bien souvent esseulé dans les pr